Dans un contexte où la sécurité routière est une priorité croissante et où l’industrie du transport vit une pénurie marquée de main-d’œuvre, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a récemment annoncé l’implantation prochaine d’un programme obligatoire de formation en sécurité routière pour les conducteurs de camions lourds, inspiré du modèle MELT (Mandatory Entry-Level Training) déjà en vigueur dans plusieurs autres provinces canadiennes.

🛑 Un constat préoccupant en matière de sécurité

Cette initiative découle d’un constat alarmant : bien que les conducteurs de camions représentent une part minoritaire du parc routier, ils sont impliqués de manière disproportionnée dans les accidents mortels sur les routes québécoises. Plusieurs analyses, dont celles de la SAAQ et de Transports Québec, ont révélé des lacunes importantes dans la formation initiale de certains conducteurs, en particulier en matière de :

  • Conduite défensive

  • Inspection du véhicule

  • Gestion de la fatigue

  • Comportements à risque

Face à ces enjeux, la mise en place d’une formation structurée, encadrée et normalisée vise à rehausser le niveau de compétence des nouveaux conducteurs et à réduire les risques d’accidents liés à une mauvaise préparation ou à un manque d’expérience.


🎓 Un programme structuré mais coûteux

Le programme envisagé prévoit plusieurs dizaines d’heures de formation, divisées entre théorie en classe, pratique en cour (terrain fermé) et conduite sur route. Cette formation complète, obligatoire pour l’obtention du permis de conduire Classe 1, engendrera des coûts significatifs pour les aspirants camionneurs — des montants pouvant varier entre 7 000 $ et 12 000 $ selon les établissements de formation.


💰 Les options envisagées par le gouvernement

Conscient que ces frais peuvent constituer un obstacle majeur à l’entrée dans la profession, le gouvernement du Québec étudie actuellement plusieurs options pour rendre la formation accessible à un plus grand nombre de citoyens :

1. Subventions directes

Des programmes d’aide financière pourraient être mis en place pour couvrir une partie ou la totalité des frais de formation, en fonction de critères comme le revenu, la région, ou la situation d’emploi.

2. Partenariats avec Emploi-Québec

Les centres locaux d’emploi pourraient élargir leur offre de programmes de soutien à la formation pour inclure cette nouvelle obligation. Cela permettrait à des chômeurs ou travailleurs en réorientation de bénéficier d’un appui financier.

3. Prêts et bourses adaptés

Le gouvernement pourrait instaurer un système de prêts remboursables après embauche, ou même des bourses incitatives pour encourager l’inscription dans des régions où la pénurie de camionneurs est particulièrement critique.

 


🚦 Un virage nécessaire pour l’avenir de la profession

La SAAQ et le gouvernement du Québec s’engagent ainsi dans une réforme qui répond à deux enjeux majeurs : assurer la sécurité de tous les usagers de la route et soutenir l’industrie du transport qui est essentielle à l’économie québécoise.

Ce programme, bien qu’ambitieux et exigeant, représente une étape importante vers une professionnalisation accrue du métier de camionneur, où compétence rime avec sécurité, et où l’accès à la formation devient un droit soutenu par l’État.

Cours de camion obligatoire