Les défis des compagnies de camionnage

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Les défis des compagnies de camionnage

L’Association du camionnage des provinces atlantiques est aux prises avec plusieurs défis structuraux qui amèneront inévitablement des changements importants au sein de l’industrie, dans les prochains mois. Ainsi, il faut s’attendre à ce que la pénurie de chauffeurs, la diminution des cargaisons, les prix élevés du carburant et le dollar canadien en hausse risquent de provoquer des fusions d’entreprises.

L’industrie du camionnage au Canada atlantique est appelée à se consolider davantage au moment même ou les entreprises doivent couper leurs coûts pour survivre, croit Shane Esson, de l’Association du camionnage des provinces atlantiques et vice-président de Keltic Transportation Inc. Ce dernier a indiqué lors d’une rencontre qui réunissait des intervenants du milieu des transports qu’il prévoit d’autres fusions d’entreprises pour les deux prochaines années.

«Quand tu as une surabondance de transporteurs, tu vas avoir des niveaux de tarifs qui ne sont pas où ils devraient être pour faire des profits», a-t-il déclaré devant un groupe d’environ 40 personnes, il y a deux semaines.

Le mois dernier, la compagnie Transports Warren, basée à Rexton, a fait part de son intention de fusionner ses activités de marchandises générales et ses installations de réparation d’équipement avec l’ensemble des activités de D.D. Transport, de Mount Pearl à Terre-Neuve-et-Labrador. Cela aura pour effet de créer une nouvelle entreprise, Atlantica Diversified Transportation Systems, à partir d’avril.

La même semaine, les employés du siège social de Transports Sunbury de Fredericton, une filiale de la compagnie Services de transport Irving, ont appris que les activités de leur entreprise fusionneront avec sa société sœur, Transport RST de Saint-Jean cet été.

Shane Esson travaille dans l’industrie depuis 30 ans et indique que cette tendance vers la consolidation, et par le fait même vers les fermetures des plus petites entreprises non compétitives, est la même partout en Amérique du Nord. «Je me rappelle quand j’ai commencé, Yellow Freight, Roadway et Consolidated Freightways, trois transporteurs américains, faisaient entre 3 milliards $ et 4 milliards $ en revenus annuels. Deux de ces transporteurs n’existent plus maintenant.»

En 2003, Roadway Express a fusionné avec Yellow Transit pour créer Yellow Roadway. «Ce que je vois, c’est que seuls les plus forts vont survivre», dit M. Esson. En plus de ces fusions, l’industrie fait également face à une pénurie importante de main-d’œuvre, a-t-il fait savoir. «Ce n’est pas vraiment « glamour », indique-t-il à propos du camionnage. C’est un travail difficile et nous avons du mal à trouver des camionneurs.»

Par ailleurs, au cours des dernières années, les difficultés du secteur des produits forestiers ont fait en sorte qu’avec moins d’usines de sciage en activité, il y avait moins de bois de construction à transporter dans des marchés à l’extérieur de l’Atlantique. Cela a créé un débalancement dans l’industrie, selon les camionneurs.

Mais au fur et à mesure que la récession a pris place en 2008, les entreprises de transport routier ont commencé à voir de moins en moins de fruits de mer, de pommes de terre et de tourbe à transporter à l’extérieur de la région, aux dires de M. Esson. «Beaucoup de producteurs de pommes de terre ne sont plus en affaires», a-t-il déclaré en lien avec le prix de ce légume qui diminue.

De plus, les fournisseurs d’essence ont commencé à modifier les ententes de crédit et ont commencé à demander aux transporteurs de payer pour l’essence après sept à dix jours, au lieu de la période de grâce habituelle de 30 jours.

En même temps, le prix de l’essence s’est mis à augmenter. M. Esson rapporte qu’avant 2008, les ressources humaines étaient la principale dépense des entreprises de transport. «Maintenant, c’est l’essence qui est la principale dépense de l’industrie», a-t-il indiqué.

C’est sans compter l’augmentation du dollar canadien, qui valait 93,68 cents USD vendredi dernier, et qui décourage les acheteurs américains à consommer des produits canadiens de plus grande valeur. Cela mène à des diminutions de charge en route vers les États-Unis, selon Jean-Marc Picard, le nouveau directeur général de l’Association du camionnage des provinces atlantiques. «Autant un dollar canadien élevé avantage certaines régions du pays, autant ça nuit à notre industrie», a-t-il indiqué.

Malgré tout, Shane Esson indique que 2010 est une année un peu plus occupée. «Ce sera seulement à la fin de l’année qu’on va voir l’économie prendre vraiment son envol», souligne-t-il.

 

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