TROIS-RIVIÈRES – La pénurie de camionneurs longue distance commence à avoir des conséquences pour les entreprises manufacturières.
La compagnie Kruger de Trois-Rivières a dû retarder des expéditions par route et finalement se tourner vers le rail comme solution de rechange. Ce sont l’équivalent de 2300 chargements qui ont été transférés de la route vers le chemin de fer.
«La pénurie de camionneurs a un impact négatif sur nos opérations et nos coûts. Je dois vous dire que certaines compagnies de transport ont perdu jusqu’à 20 % de leur capacité», indique Jean Majeau, le vice-président aux communications de Kruger.
Pour l’instant, on estime que la situation est stabilisée mais qu’elle demeure fragile.
L’entreprise MassExpress de Trois-Rivières avait attiré l’attention la semaine dernière sur les sérieux impacts du manque criant de chauffeurs pour l’économie du Québec.
MassExpress a tenté d’en recruter six à l’étranger, au Togo, au Brésil et au Mexique. Alors que tout semblait devoir fonctionner, les agents canadiens de l’immigration en poste dans les trois pays d’origine ont refusé, au dernier moment, de signer les permis de travail.
Québec est sensible au problème.
«On travaille à alléger tout le système d’immigration et on comprend aussi qu’il faut faire attention entre un immigrant et un réfugié», a fait valoir le député libéral de Trois-Rivières, Jean-Denis Girard, au moment où il annonçait justement un important soutien financier au Service d’accueil aux nouveaux arrivants (SANA).
La situation est telle que des entreprises de transport lancent des SOS à l’École du routier de Trois-Rivières qui forme jusqu’à 150 apprentis routier chaque année.
«On reçoit des fax et des courriels de l’industrie qui a besoin de chauffeurs», confie Claude Bourdeau, le directeur. L’école doit elle-même faire face à des difficultés pour susciter des vocations et pour recruter des enseignants ayant une formation universitaire.
Source: JDM